Didier Van Cauwelaert, La vie absolue
2023, albin michel, lu en numérique 174 p.
Je regrette d’avoir manqué la rencontre organisée par Babelio avec l’auteur, mais je n’étais pas en France, ce jour-là.
À côté de sa passion pour les plantes, les rencontres fortuites (et les fées !), le thème de l’au-delà est cher à Didier Van Cauwelaert (la préface de La vie de l’autre côté de Michèle Decker, la co-écriture de Karine après la vie avec Maryvonne et Yvon Dray; le roman La Maison des lumières…).
Son dernier livre La vie absolue raconte les pensées émanant de Jacques Lormeau, décédé dans La vie interdite (qu’il n’est pas nécessaire d’avoir lu pour suivre cette sorte de suite).
Car, il s’agit à présent « d’agir » !
En effet, c’est avec un ton léger et son humour habituel, que l’auteur va reprendre le personnage du petit quincailler pour lui faire endosser un avenir qui oscille entre réconciliation, réincarnation et filiation.
L’écriture alerte et l’imagination foisonnante de l’auteur – qui nous perd un peu parfois avant de nous rattraper –, fait de ce roman brillant, un clin d’œil à l’écrivain qui fait son cinéma ! Quant au sujet grave que représente la mort, la dédramatisation en annule la sensation de peur et revient à s’interroger sur ce que nous aurions pu faire avant.
Jacques « vampirisé » (p 45) par Guillaume (dans Une âme légère, un autre titre pour une autre version de la mise en abyme ?) permettra peut-être « d’alléger les vivants de cette peur de la mort qui leur gâche la vie » ? (p 48).
Qu’à cela ne tienne, « la vie absolue » est comme « l’oreille absolue », qu’elle se dévoile dans la mort (p 80) ou bien qu’elle se joue dans la vie (p 144).
Citations:
– p 31 : « Si ça se trouve, la mort comme la vie, c’est jamais que du cinéma. »
– p 50 : « Es-tu sous mon emprise, ou ne suis-je plus que ton personnage ? »
– p 80 : « Cette perception accrue des joies et des souffrances autour de moi. « En musique, on appelle ça l’oreille absolue : la reconnaissance immédiate de chaque note quand on entend une mélodie. » Je ressens pleinement aujourd’hui ce qui à l’époque n’était qu’une métaphore. La mort, c’est la vie absolue. »
– p 144 : « Elle n’a plus envie de cette existence consacrée à faire ses preuves auprès de gens dont elle se fout. La vie commence à cinquante-trois ans. La vie absolue. »