
Ionesco, La cantatrice chauve
1998, Gallimard, 143 p.
L’auteur appelle cette œuvre une ” anti-pièce “, une parodie où il ne voulait inscrire aucune idéologique particulière.
Mais le résultat a dépassé ses attentes, semble-t-il.
Écrite en 1950, la pièce dédramatisait les conséquences de la Seconde Guerre mondiale en mettant en avant l’absurdité de la vie et la vacuité des mots. Le drame s’est transformé en comédie burlesque. L’ironie mordante égratigne les conventions, les faux-semblants et … l’apprentissage de l’anglais avec la méthode Assimil, célèbre à l’époque.
La dérision, le non-sens, le jeu de mots conduisent le fair-play et le flegme britannique à la catastrophe. On y retrouve une touche à la Boris Vian, Alfred Jarry ou René de Obaldia…
On peut aussi rapprocher l’auteur de Samuel Beckett et de Franz Kafka. Dans La cantatrice chauve, l’aliénation passe également par l’effondrement des certitudes.
Le langage devient combat, lieu du combat et objet du combat.
Irrationalité, superficialité, clichés, redondance, logorrhée, etc., mènent à une vision ridicule d’un monde que l’on veut néanmoins justifier.