
Bernard Werber, L’arbre des possibles et autres histoires
Albin Michel 2002, 301 pages
Ce recueil de nouvelles est surprenant.
À l’instar d’une science-fiction inspirée en droite ligne d’Orwell (1984) et de Bradbury (Chroniques Martiennes), Bernard Werber distille utopie, dystopie, conte fantastique.
Mêlant les voyages dans le temps et les extra-terrestres, il nous donne à voir notre humanité à une autre échelle, égratignant avec humour, ironie et sarcasme notre égo et nos prétentions.
Les aventures loufoques, les projets délirants se succèdent et ne se ressemblent pas. L’auteur prend un malin plaisir à relever les travers de la société qu’il pousse à leurs extrêmes pour en faire ressortir l’absurdité.
Placées dans un futur souvent indéterminé, racontées de manière naturelle et crédible, les histoires découvrent une critique souvent acerbe de nos défauts dans un contexte qui ne nous paraît ni impossible ni exagéré.
L’imagination débordante de l’auteur se débride avec un plaisir non caché dans ces nouvelles au goût acidulé.
Humains trop (ou pas assez) humains, la loupe de Bernard Werber n’évite personne.
Citations :
– p 107 : « Dans le combat humain pour l’élévation de l’esprit, il ne suffit pas de monter le plafond, il faut empêcher le plancher de s’effondrer. “
– p 238 : « Salut, ami spectateur. Tu es sur la chaîne iconoclaste, celle qui n’a pas peur d’aller à l’encontre des modes et des institutions et traque la langue de bois. »
– p 247 : « Lorsque le sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt. »