Actes Sud 1998, 222 pages

Tous les écrivains n’ont pas (eu) de grands jardins et ne l’ont pas forcément soigné ni même « habité ». Certains hommes étaient et sont restés des hommes de la ville, appréciant les promenades sans s’occuper personnellement de l’entretien ou de l’aménagement d’un jardin personnel. Certains employaient des jardiniers professionnels, discutaient avec eux ou leur laissaient le soin entier de leur domaine. Toutefois il semble que, du moins pour les exemples cités dans cette petite anthologie, les maisons aient été choisies sur un coup de cœur englobant le jardin qui, même mal-aimé, a rendu au nouveau propriétaire le séjour bien agréable.

Cet ouvrage compose une histoire des propriétés avec jardin, d’écrivains et d’écrivaines célèbres. L’ensemble est illustré par de belles photographies. Certaines, d’époque, rendent le charme d’antan avec le noir et blanc. D’autres, anciennes, ne sont plus d’actualité – d’importants travaux de restauration ont été entrepris pour ouvrir ces demeures au public –, elles offrent néanmoins un historique de la prise de conscience du potentiel de ces reconstitutions « à l’identique » ou approchant. Quelques demeures sont aujourd’hui maintenues par les descendants ou rachetées par des particuliers qui respectent en général l’identité d’origine.

Dans une première partie, les auteurs J. Cabanis et G. Herscher nous proposent la vision que des gens de lettres ont portée au domaine du végétal, et leur propension à s’y investir. Inversement, M. Baridon laisse la parole en dernière partie aux jardiniers et aux paysagistes qui ont contribué à diffuser la passion des jardins. L’intérêt de ce panorama non exhaustif mais diversifié, est qu’il présente ce que ces lettrés en ont dit, soit dans des correspondances personnelles, soit dans des passages de leurs écrits. Ces exemples montrent un usage destiné à la mise en place d’un décor poétique sans qu’il ait été utilisé, à proprement parler, pour l’évolution de la narration (trame, objectif, symbolique, etc.) d’un récit.
C’est à ce stade que mon essai sur le végétal (en cours d’écriture, voir « Mes Projets ») interviendra.