
Ota Pavel, Comment j’ai rencontré les poissons
2016 folio 275 p.
Je ne suis pas fan de la pêche, mais cette pêche-là est synonyme d’enfance, de famille, de bonheur malgré le malheur, et de liberté.
Le narrateur, un garçon d’une dizaine d’année au début, ne détruit pas la vie, il admire les poissons, respecte leur habitat et ne prélève que la quantité nécessaire à la survie de sa famille. Il partage cette passion avec un père optimiste et confiant, enthousiaste mais naïf. Les poissons permettent à l’enfant d’aller à la rivière, la rivière d’être dans la nature, la nature de se sentir libre parce que seul, fier parce qu’utile, habile parce que motivé.
Ce recueil est composé de récits, aventures ou anecdotes racontés de manière simple et fluide. Le tragique et le comique s’entremêlent, mais la réalité est décrite sans accusations. J’ai pensé au film La vie est belle de et avec Roberto Benigni, sorti en 1997 en Italie. Les catastrophes et les traumatismes sont filtrés par les yeux de l’enfance ou ceux des adultes bienveillants qui tentent de survivre dans un monde en plein bouleversement.
Comment j’ai rencontré les poissons séduit dès son joli titre au ton léger et amical. Largement autobiographique, il a pourtant été écrit au cours d’un état dépressif sévère. C’est à l’hôpital que l’auteur, comme le narrateur, se souvient et se met à raconter les moments les plus heureux de son existence.
Citations:
– p 266 : « ce n’est pas seulement la quête du poisson, mais la solitude des temps révolus, le besoin d’entendre une fois encore l’appel de l’oiseau et du gibier, d’entendre encore tomber les feuilles d’automne.
– p 267 : « J’arrive enfin au mot juste : liberté, La pêche, c’est surtout la liberté. Parcourir des kilomètres en quête de truites, boire à l’eau des sources, être seul et libre au moins une heure, un jour, ou même des semaines et des mois. Libéré de la télévision, des journaux, de la radio, de la civilisation. »