
Elizabeth George, Mémoire infidèle
2001, Pocket, titre original : A Traitor to Memory, 981 p.
Un accident ? Un meurtre ? L’enquête met au jour un faisceau d’indices faisant resurgir une affaire vieille de vingt ans.
Parallèlement à l’enquête policière, l’histoire alterne avec la retranscription de la thérapie entreprise par celui qui est au centre de toute l’attention : l’enfant prodige, le violoniste qui fait un blocage lors d’une représentation, point de départ d’un retour en arrière.
Un long polar psychologique donc, dont l’écriture joue sur une double technique : l’avancement linéaire des investigations policières sous forme de récit et le décorticage mémoriel de l’analyse thérapeutique lors des séances relatées et datées entre le docteur et son patient.
Les motifs apparaissent progressivement, mais en prenant des détours. Car ambitions, obsessions, humiliations, pathologies diverses, mensonges et non-dits viennent enrayer mobiles et hypothèses. La souffrance suinte tout au long du parcours et le dénouement clôt par sa noirceur cette lente agonie.
Si la longueur n’est pas toujours justifiée pour un livre policier, celui-ci (981 pages) calque le processus laborieux des refoulements et des dénis jusqu’à la reconnaissance de la part sombre des motivations.