
Franck Thilliez, le manuscrit inachevé
2019, Pocket, 622 p.
Le livre était bon, quoiqu’un peu long et macabre, mais l’intrigue mettait bien en valeur les détails qui ne collaient pas concernant les deux enquêtes que l’on soupçonnait pourtant devoir se rejoindre.
En revanche, lorsque le thriller se finit sans dire qui meurt et qui ne meurt pas, je reste en suspens et le flottement n’est pas précisément agréable. Si j’avais su (j’ai peut-être raté une info qui m’aurait préparée, n’étant pas une afficionada de Thilliez jusque-là) qu’il y aurait une suite (la trilogie de Caleb Traskman : Le Manuscrit inachevé – Il était deux fois – Labyrinthes), cela aurait été différent.
Quoi qu’il en soit, l’histoire a une fin et l’on pourrait s’arrêter là. À nous de choisir qui gagne la fameuse partie d’échecs !
Voilà donc prévenus les futurs lecteurs qui m’auraient lue et qui voudraient commencer Le manuscrit inachevé, intitulé que le livre porte donc très bien. L’auteur s’est amusé dans la manipulation de sa fiction avec palindromes (mots soulignés : DVD, MamaM, les Senones, 2882, etc. Eh non ! Ce ne sont pas des coquilles !), « misdirection », mises en abymes successives, péritexte et dérision… Il sème ses petits cailloux blancs comme autant d’indices à récolter.
J’ai une question subsidiaire: qu’advient-il du Frankenstein féminin ?
Citations:
– p 13 : « Je pense aux lecteurs les plus assidus de Caleb, qui seront aussi les plus sceptiques quant à la nature de ce prologue. Je devine leur raisonnement : c’est Caleb Traskman en personne qui est en train d’écrire ces mots, il en serait capable. Le prologue fait partie de l’histoire, ce qui implique que Caleb a également rédigé la fin en travestissant son style d’écriture. C’est votre droit, et jamais je ne pourrai prouver le contraire. »
– p 487 : « Comment grandir dans un monde où la moindre lueur s’éteignait, même celle de l’espoir ? […] Vic ne supporterait plus ce monde-là. »