
Edgardo Scott, Du Flâneur au vagabond : Un essai…
2024, RIVENEUVE ÉDITIONS, 168 p.
Livre reçu dans le cadre de l’opération Masse Critique de Babelio dont je remercie les organisateurs et les organisatrices ainsi que les éditions Riveneuve.
« Les mille façons de marcher » déclare la quatrième de couverture de ce livre, livre au demeurant aux allures de monologue ou de retranscription de notes (comme il le dit dans l’introduction) dont la tonalité orale accompagne le lecteur et la lectrice sur les chemins de la réflexion. Réflexion structurée par ailleurs.
Car les mille façons de marcher ne sont peut-être pas mille, ou plus, ou moins, mais cinq principales en tous cas pour l’auteur, qui les répartit en cinq chapitres.
Comment pourrait-on les qualifier ? Là encore, il y a peut-être mille et une façons, plus ou moins, de les nuancer. Mais dans chacune des parties de cet essai, j’ai vu tout d’abord (chap. 1) un luxe anachronique chez les flâneurs ; puis (chap. 2) un jeu à double tranchant pour les promeneurs ; ensuite (chap.3) un bouclier de résistance concernant les walkmans ; puis encore (chap. 4) un acte désespéré de liberté au regard des vagabonds ; enfin (chap. 5) un apprentissage messianique épiphanique au sujet des pèlerins.
La marche serait donc une façon d’être au monde.
L’auteur manie les langues espagnole, française et anglaise avec aisance (sans toujours tout traduire en revanche). Les œuvres mentionnées, si elles ne sont pas toutes connues au moment de la lecture prouvent la grande érudition d’Edgardo Scott, mais déroute quelque peu les néophytes.
Sa réflexion décentre la vision puisqu’elle s’étend aussi bien à la littérature qu’à la musique et au cinéma, avec des coups de griffe à la politique, l’éthique, etc.
On en retiendra le regard lucide et pertinent d’un écrivain à découvrir de ce côté-ci de l’Atlantique.
Ce Livre a été ajouté à ma liste « Œuvres de non fiction d’ordre végétal ».
Il fait partie de mon étude concernant le végétal.
Citations:
– p 27 : « le flâneur est aussi à la recherche de quelque chose dont il ignore la nature. »
– p 33 : « chercher et savoir reconnaître au milieu de l’enfer, qui et quoi ne relève pas de l’enfer, et le faire durer, lui faire de la place. » Italo Calvino, Les villes invisibles.