
Didier Van Cauwelaert, Les émotions cachées des plantes
2018, Plon, 193 p.
Ce n’est ni un roman ni un manuel d’horticulture ni un essai technique…
Il y a pourtant du personnel et de l’intime (parfois loin des bonnes manières en matière de séduction précoce), des conseils avisés et des informations scientifiques avérées dans cet ouvrage.
Il faut rappeler pour preuve que Didier van Cauwelaert a reçu le prix de la Vulgarisation scientifique et a partagé certaines de ces découvertes avec les plus grands botanistes et anthropologues de la planète.
Mais c’est sans dogmatisme qu’il nous présente ici un petit florilège de découvertes incroyables et ce, n’en déplaise aux matérialistes et à leurs a priori.
Qu’est-ce que l’émotion ? Les plantes ont-elles une sensibilité ? Qu’est-ce que l’intelligence ? Les plantes ont-elles un pouvoir ?
De révélations troublantes en mystères dévoilés, l’auteur nous fait explorer le cœur (et ce n’est pas une figure de style, à peine un euphémisme) des plantes.
Didier Van Cauwelaert est un auteur qui a une conscience aiguë du végétal et c’est pourquoi j’aime à le lire, quel que soit le genre dans lequel il approche cette thématique. Érudit, clair, précis, bienveillant, c’est un amoureux de la nature qui n’a pas peur de prendre position face aux gens qui le trouvent « ridicule » ou qui pensent qu’il se « conforme à l’air du temps » (p 168).
Citations :
Exergue : « J’ai perdu mon temps : la seule chose importante dans la vie, c’est le jardinage. » Sigmund Freud.
– p 15 : « Si nous nous targuons de descendre du singe, nous oublions trop souvent que nous remontons aux plantes. À cette algue originelle qui un jour s’est transformée en animal, tel que nous le raconte les fossiles témoins de l’évolution sur terre. »
– p 21 : « La tradition chamanique selon laquelle l’homme est le « rêve des plantes ». »
– p 35 : « Le trans-eugénisme qui prétend gouverner la nature n’en finit pas de prouver son ignorance, son arrogance et ses limites face aux ressources des plantes. »
– p 90 : « Pour être « intelligent », il faut pouvoir hésiter, se tromper. »
– p 115 : « l’instinct de survie, chez l’homme, n’est le plus souvent qu’une pulsion individuelle. Le monde végétal, lui, a développé l’instinct de survie de l’autre. Pour assurer la pérennité de chacun. »
– p 148-9 : « Bien sûr, quand on interprète ce genre de phénomènes, il faut se garder de verser dans l’anthropomorphisme. Mais rappelons que les plantes sont apparues sur Terre des centaines de millions d’années avant nous. Ne serait-il pas plus juste, en ce qui nous concerne, d’employer le terme de phytomorphisme ? »