
Jean-Paul Malaval, Les Larmes de la pinède
2016, Calmann-Lévy, éd France Loisirs 2017, 314 p.
Ce roman dit régional se situe dans le terroir des Landes, à Moitezan et ses alentours. Jean-Paul Malaval décrit un Pays basque avec ses courses landaises et sa tauromachie, ses propriétaires terriens conservateurs et ses résiniers rudimentaires mais fiers.
Cela se passe à la fin du XIXe début XXe, avant que les luttes sociales qui ont débuté s’enflamment.
Les larmes auxquelles fait allusion le titre représentent aussi bien les gouttes de sève, la gemme des pins qui fait la fortune des patrons que les pleurs des hommes et des femmes qui vivent du commerce de la résine (p 64, 90).
Les familles se soutiennent et/ou rivalisent. La pinède, lieu sombre et « écrasant » (p 260) rend « neurasthénique » (p 256) ses prisonniers (p 99) et gâche l’existence des femmes principalement (Zélia, Vivienne, Aurélia, mais aussi son frère cadet Taurence) : « Ici, la forêt rend fou. » (p 108)
La langue se mêle à l’idiome local. Bien que les mots vernaculaires soient peu expliqués (quelques-uns seulement), la lecture reste fluide.
Le récit comporte les éléments d’une histoire correctement menée qui a le mérite d’offrir un point de vue sur une activité intéressante.
Citations :
– p 23 : « La bêtise des autres ne doit jamais nous inspirer, pensa-t-elle. Sinon on se condamne à la partager. »
– p 33 : « On ressentait une impression d’étouffement face à ce déluge végétal qui avait envahi tout l’espace, même le ciel si bas paraissait prisonnier de cet ensorcellement.
– p 80 : « La bonté naturelle qui anime chaque individu au seuil de son existence se corrompt dans les aigreurs et les blessures de la vie. »
– p 233 : « Mais les bons sentiments peuvent être aussi destructeurs que la violence. »