
Daniel Pennac, L’oeil du loup
1997, Pocket, Jeunesse, 93 p. Lu en numérique, (62 p).
Dans un zoo, une connivence se crée entre un enfant et un loup.
L’enfant lit l’histoire du loup borgne dans l’iris de son œil unique. Bien que guéri, le loup a renoncé à voir la réalité dans sa globalité (il refuse de regarder les hommes qui lui ont fait du mal et qui le retiennent à présent prisonnier). Il a décidé de ne la subir qu’alternativement désormais puisque, selon qu’il marche à droite ou à gauche de la grille de sa cage, il n’en voit qu’un côté.
L’enfant orphelin dénommé « Afrique » se met alors à égalité avec lui en fermant lui aussi un œil. La communication, muette au début, commence. Puis la réciprocité s’installe lorsque l’enfant raconte sa propre histoire, un périple au cours duquel son don de conteur l’a aidé à survivre. C’est ainsi qu’il amène le loup à penser que ça vaut la peine de rouvrir son œil pour voir à nouveau la réalité en face, même injuste.
« Car si le visage est le miroir de l’âme, les yeux en sont les interprètes » selon Cicéron. Voici donc un joli conte philosophique où la patience est récompensée, où la compréhension opère grâce à la confiance, à une “mise à niveau plus équitable” des protagonistes, où l’espoir peut (re)naître.
Citation :
– p 28 : “L’homme est un collectionneur.”