
Marc Levy, L’étrange voyage de Monsieur Daldry
Robert Laffont, 2011, 422p
Pourquoi ce titre ? L’étrange voyage de Monsieur Daldry pourrait aussi bien s’appeler L’étrange voyage de Mademoiselle Pendelbury, car si M. Daldry a fait partie du voyage, c’est bien Melle Pendelbury qui l’a bouclé (au sens cyclique du terme), à moins de prendre en compte le côté sentimental du voyage, qui a été commun aux deux.
Le choix de la profession d’Alice est moderne et frais, tandis qu’il « colle » parfaitement au parcours mémoriel qui va guider la jeune femme dans son passé. Ne dit-on pas que « la mémoire olfactive est la seule qui ne se délite jamais […] Les visages de ceux qu’on a le plus aimés s’effacent avec le temps, les voix s’oublient, mais les senteurs, jamais » (p 318).
C’est donc à l’aide de ses souvenirs olfactifs, de ses amis et de son généreux voisin, de son envie de changer d’air et de croire (peut-être) aux prophéties d’une voyante que la quête va commencer.
La recherche tant personnelle que professionnelle prend un certain temps alors que le dénouement est rapide et laisse quelques questions concrètes en suspens. Le roman a le mérite de rappeler un épisode traumatique de l’histoire des Arméniens de Turquie, sans faire basculer la romance dans la tragédie.