
Collectif, catalogue de l’exposition “Vous êtes un arbre”
Éditions des Falaises, 2022, 144 p. “De la fascination à la représentation”.
P. Augier, T. Grillet, F. Tessier, S. Gokalp, A. Baraton, L. Tillon, P. Normand.
Le parcours de l’exposition que ce catalogue retrace a lieu aux Franciscaines de Deauville, ancien orphelinat tenu par des sœurs de la communauté du même nom reconverti en centre culturel moderne.
Les salles illustrent les conceptions de l’arbre à travers les époques par le biais d’artistes classiques et contemporains, et de scientifiques. Le catalogue reprend le propos de l’exposition en s’appuyant sur les reproductions des œuvres sélectionnées. Divisé en cinq étapes suivant l’organisation choisie sur place, le livre accompagne la réflexion. Comme les visiteurs, les lecteurs s’interrogent sur l’arbre-cosmos, l’arbre-homme, l’arbre-paysage, l’arbre-signe et l’arbre-matière.
Si Philippe Augier commence par citer Le Baron perché d’Italo Calvino (un auteur qui fait partie de la bibliographie de mon essai sur le végétal, voir ici et ici), un appel semble lancé à la littérature. Marcel Proust est mis en avant avec un extrait tiré d’À l’ombre des jeunes filles en fleurs ainsi que Richard Powers avec L’Arbre-Monde (The Overstory) dont Diane Samuels a réalisé un rouleau en papier recyclé reproduisant les mots du livre sur chacune des lamelles.



C’est la raison pour laquelle je me suis intéressée à cette exposition que j’ai suivie et dont je commente le catalogue, reprenant mon point d’accroche avec le thème. Car en dehors de ma passion pour l’art (peinture, gravure, sculpture, collage et autres performances artistiques), j’ai recherché ce que l’arbre apportait à la littérature, sujet ébauché en diverses directions que j’ai voulu rassembler dans une étude approfondie (voir les liens indiqués).
À commencer par le titre « Vous êtes un arbre ». Baudelaire déclame exactement la même phrase dans Les Paradis artificiels tandis que Marguerite Yourcenar affirme de son côté : « Je me sens arbre » dans Réception au Jardin. Poètes et écrivain.e.s ouvrent la porte à l’interprétation. Par conséquent, lorsque le sous-titre précise : « De la fascination à la représentation », la voie s’amorce de plain-pied, si je puis dire. On conclut avec Saint John Perse qui a entretenu une relation épistolière avec Calouste Gulbenkian, propriétaire du parc légué à la ville de Deauville et dont j’ai fait la visite dans un cadre romantique et méditatif.
Citations:
– p 6 « Les arbres que j’ai plantés prospèrent, ils sont encore si petits que je leur donne de l’ombre quand je me place entre eux et le soleil. Un jour, en me rendant cette ombre, ils protègeront mes vieux ans comme j’ai protégé leur jeunesse… ». Philippe Augier cite Chateaubriand dans les Mémoires d’outre-tombe.
– p10 « Ces arbres diagrammes ambitionnent soit de donner une représentation encyclopédique organisée du savoir, soit d’imager le processus logique de la pensée. Quoi qu’il en soit, la métaphore que constitue l’image de l’arbre permet de rassembler en un « tout », un « tas » d’éléments dispersés. » Thierry Grillet, Commissaire de l’exposition.
Je rappelle mes différents articles sur le sujet :
– L’exposition “Vous êtes un arbre”. Son catalogue présenté dans cet article.
– Mon essai en cours, présentation.
– Mon essai en cours, le déroulé de l’écriture.