
Louise Portal, Seules – Ces femmes que j’aime
Druide 2019, lu en numérique 64 pages.
Ce recueil constitué de portraits est court et chacun des portraits est bref. Ce sont quinze aquarelles de femmes, dont les nuances plus ou moins vives ou pastel sont un reflet de l’amitié que l’auteure/l’autrice ressent pour ses amies.
L’amour est notoirement célébré, mais l’amitié l’est un peu moins. Pourtant elle est aussi rare et précieuse. Louise Portal porte une reconnaissance touchante à des femmes qui ont traversé ou accompagné sa vie, et qui, à un moment de leur vie ont été (ou le sont encore) seules.
Quel que soit leur métier, leur âge ou leur parcours, elles ont appris à s’adapter à leur solitude. Suite à un décès, une rupture, une maladie, un chagrin secret, ces veuves, célibataires, divorcées, ces femmes pour qui l’amour reste une quête ou un souvenir, ont appris la résilience et la gratitude. Elles ont conquis une identité en propre et continuent d’aimer à leur manière. L’espérance et la joie de vivre est leur point d’orgue et la bonté comme la générosité à la partager les rassemblent au sein de ce panorama poétique.
Seules, ces femmes que j’aime met à l’honneur des femmes qui ne sont pas présentées comme des victimes du monde, de certains hommes ou du destin. Aucune plainte, aucun grief ne s’échappent du tableau. En dépit du côté positif fortement marqué – que l’on souhaite de l’ordre de l’accomplissement plus que de celui du désir –, le bilan est assumé. Le mot « créativité » lui aussi est très présent et l’on aurait sans doute aimé plus de développements dans le récit. Si l’hommage offert est original, il reste un peu succinct. Néanmoins, si l’on peut dire que le propos de Louise Portal ne s’immisce pas dans la vie privée, il effleure par touches respectueuses ces femmes qui ont contribué à son épanouissement, grâce au leur.
Ce livre fait partie de ma liste “« Écrivaines canadiennes et québéquoises » ” (voir ici) et du “Challenge féminin” 2022, lancé sur Babelio (voir ici).
Citations:
– p 37 : « Se laisser surprendre et répondre à l’appel. Élucider l’énigme. »
– p 51 : « Je suis sa moitié, sa sœur jumelle. Depuis son départ, je hante les contrées éloignées de cette âme écorchée, à la recherche d’une réconciliation possible. »