
Pierre Benoit, L’Atlantide
Le livre de poche, 1973, 224 p.
Ce roman faisait partie des livres glanés dans un grenier familial, sans doute acheté suite au succès national (Grand Prix du Roman de l’Académie française) que sa sortie a engendré en 1919 et que j’ai lu pour la première fois il y a des années (mais pas en 1919!).
Je l’ai relu à l’occasion du défi Babelio “Challenge des lecteurs” 2021.
Sa première lecture donc a bercé mes envies d’aventures, au même titre que les Frison-Roche, par exemple, dont certains titres faisaient aussi référence au Hoggar (L’Appel du Hoggar) et au Sahara bien sûr (La Piste oubliée, La Montagne aux écritures, Le Rendez-vous d’Essendilène, Djebel Amour, etc.), lieux de dépaysement et de mystères par excellence.
Plus tard, le mythe ayant produit de nombreux films, il a été repris par les studios Disney : L’Atlantide, L’Empire perdu, long-métrage d’animation sorti en 2001 qui s’inspire beaucoup du roman de Pierre Benoit, et que j’ai vu avec plaisir en accompagnant une jeune génération. En quelques mots, voici : Milo Thatch, expert linguiste et cartographe rejoint l’Atlantide avec une équipe. Suite à de nombreuses péripéties, le volcan se réveille et menace de détruire la cité. Kida réactive les géants de pierre protecteurs de l’île qui l’enveloppent d’un bouclier. Afin d’isoler l’Atlantide de la curiosité et de la cupidité humaine, les survivants de l’expédition garde le secret.
Le livre de Pierre Benoit lui débute au milieu des événements du début du XXe siècle, et se fonde sur les souvenirs de son enfance passée en Tunisie et en Algérie.
En résumé : deux jeunes officiers français de l’armée d’Afrique en exploration sont retenus sont prisonniers par la souveraine du Hoggar. Antinéa est la petite-fille de Neptune (Poséidon), dernière descendante du peuple Atlante. André de Saint-Avit et Jean-Marie-François Morhange se retrouvent au cœur d’un paradis perdu, d’une cité engloutie sous un océan de sable et d’une civilisation restée à l’écart du monde. Ils tombent sous le charme de la belle sultane, mythe érotique de la femme fatale s’il en est (la couverture du Livre de Poche est assez explicite à cet égard).
Selon la légende, L’Atlantide est une île mythique, attribuée au dieu de la mer (Poséidon pour les Grecs et Neptune pour les Romains), lors du partage du monde. Elle aurait disparu lors d’un cataclysme. Pierre Benoît prolonge le dialogue inachevé de Platon, le Critias (ou Sur l’Atlantide) et le Timée (démiurge divin). Le personnage d’Antinéa est inspiré de la reine Tin Hinan, ancêtre des Touaregs du Hoggar.
L’aventure prend naissance à partir d’un manuscrit retrouvé : gage de vraisemblance pour une fiction fondée sur le réel. Le récit est relaté par le second du capitaine Saint-Avit, le lieutenant Olivier Ferrières à qui l’histoire est racontée en confidence. Le roman peut alors enchaîner les dangers, les mystères d’un paradis où la beauté aussi bien que la domination féminine créent une atmosphère envoutante. Ce sont des attraits inévitables pour tout amateur d’aventures, de découvertes et de d’émotions.
Je l’ai relu dans ce sens.
Citations :
– « — Maintenant, — m’annonça-t-il, — il n’y a plus que des livres. » (p 16)
– « – Ce livre, répondit lentement, pesant ses mots, avec une extraordinaire impression de triomphe, M. Le Mesge, c’est le plus grand, le plus beau, le plus hermétique des dialogues de Platon, c’est le Critias ou L’Atlantide. »