
Maison de Chateaubriand
Châtenay-Malabry.
“J’allais, muni d’une paire de sabots, planter mes arbres dans la boue, passer et repasser dans les mêmes allées, me cacher partout où il y avait une broussaille, me représentant ce que serait mon parc dans l’avenir, car alors l’avenir ne manquait point.”
Mémoires d’outre-tombe, livre 18, chapitre 5.



Chateaubriand dont le succès est acquis grâce à Atala (1801) et au Génie du christianisme (1802) s’éloigne des mondanités parisiennes à la Vallée-aux-Loups. Il rénove, agrandi, aménage et prend soin de son nouveau domaine, de 1807 à 1818. Il plante cèdres, catalpas, tulipiers, cyprès et autres arbres exotiques qui lui rappellent ses voyages, embellissent son refuge littéraire, mais aussi attestent de son goût pour le jardinage et de son respect de la nature.
Les allées sont toujours là, les arbres ont grandi et sont à présent remarquables. La boue n’y manque pas les jours de pluie, nombreux en île de France, et la broussaille s’invite encore par endroits, les plus éloignés de la maison-musée actuelle.
L’avenir de cette demeure – qu’il n’a pas pu garder en nom propre en son temps – est assuré de nos jours.
L’intérieur de la demeure, largement ouverte sur le parc est éclairée de nombreuses fenêtres. Les décorations végétales (plantes, papiers peints) participent de ce goût prononcé pour la nature que le chantre du romantisme a désiré inscrire dans son environnement. Notons que la propriété de Chateaubriand se situe au cœur du parc départemental de la Vallée-aux-Loups qui se prolonge par un arboretum.
Installé par l’écrivain, cet escalier atypique pourrait provenir d’un bateau anglais. Il ouvre sur le parc et fait entrer l’extérieur à l’intérieur et vis versa. Il assure une grande ouverture et un puit de lumière au cœur de la partie d’origine de la maison.




On retrouve cette prédisposition dans la pièce consacrée aujourd’hui aux propriétaires qui ont succédé à l’écrivain.

Les intérieurs disposent d’un mobilier raffiné, de tentures et papiers muraux aux motifs souvent floraux , de jolis parquets à l’ancienne. Madame Récamier a mis sa touche personnelle.
Le salon, traversant, présente une forme en arc de cercle, similaire au bow-window anglais. Esthétisme, confort et convivialité sont assurés dans une maison de campagne qui sait devenir une maison de cœur.




La bibliothèque offre elle aussi un espace unique : ouverte sur les deux étages, le centre diffuse la lumière que de nombreuses fenêtres font entrer et répercutent sur les boiseries claires et dorées.


La tour Velléda est un petit phare dans la houle de la forêt qui l’entoure. L’écrivain la nomme ainsi d’après l’héroïne du roman Les Martyrs.


Cette visite est une promenade qui apaise l’idée que l’on se fait ( à juste titre) du caractère tourmenté de l’écrivain.
Nota Bene : François-(Auguste)-René, vicomte de Chateaubriand (écrivain et mémorialiste) est le fils de René-Auguste de Chateaubriand, comte de Combourg (marin et armateur).