
Elena Ferrante, L’amour harcelant
Gallimard, Du monde entier, 182 p.
Ce livre raconte l’histoire de sa mère, de son suicide, de son mari de son amant, de son adultère, de la jalousie du mari, de la brutalité du mari et du père.
Du corps de sa mère et de sa sensualité, de sa sexualité, de ses relations avec les hommes, de l’amour démesuré mêlé de haine qu’elle porte à sa mère jusqu’à se fondre en elle, prendre son identité, s’approprier la faute de sa mère et la sienne…
De son mensonge de fillette (5 ans), coupable de curiosité, de fascination et de peur envers les hommes à cause de son père, d’incompréhension et de mimétisme face à la brutalité verbale, mentale et physique, d’une enfance exposée aux appétits des adultes dont ils reproduisent la violence en mots, en gestes, en intention…
De la culpabilité de la petite fille qui trahit sa mère parce qu’elle n’est pas « elle », reproches adressés à cette mère qui l’a laissée « jouer toute seule avec les mots du mensonge… » (p 172).
La femme de 45 ans retrace la dernière journée d’une condamnée, pas à pas, avec son imagination et les quelques éléments laissés par la défunte (des cadeaux d’anniversaire, de la lingerie, du sable). C’est un retour vers le passé proche (sa mère vient d’être retrouvée noyée) et lointain : elle remonte le cours de la vie de sa mère (insultes, coups, harcèlement des deux hommes qu’elle aime) dans une Naples pauvre…
Voir aussi les articles sur L’amie prodigieuse, Poupée volée, Les jours de mon abandon et Frantumaglia.