
Pierre Perret, Le parler des métiers, Dictionnaire thématique alphabétique
Robert Laffont, 2002, 1174 p.
Notons tout de suite la précision importante apportée par l’auteur dans son avant-propos : » Il me semble opportun de préciser d’abord qu’il n’est nullement question ici du parler des métiers anciens ni du parler ancien des métiers » (p 7). Il ne s’agit pas non plus de « l’argot des métiers » mais de « ces vocables « colorant » les pratiques de nos métiers » afin de pouvoir « décoder » le langage des différents milieux professionnels et de pouvoir ainsi entrer un peu plus dans les particularités du monde dans lequel évoluent les gens qui y travaillent.
Pierre Perret, en amoureux des mots, s’est lancé ici dans une entreprise dont il appréhende humblement l’ambitieuse conclusion : « Je souhaitais arriver au bout d’un dictionnaire le moins incomplet possible » (p 7).
Quelques exemples suffiront à dévoiler la truculence des formules et l’imagerie du propos :
– Aller en Germanie : remanier un long passage de texte. (p 267),
– Astiquer la virgule : signer un article que l’on n’a pas forcément écrit (p 267),
– Promène-couillons : voyage de presse (p 287),
– Sujet viandu : thème riche (p 290),
Etc.
Ceci n’étant que des citations puisées dans la catégorie « édition, presse écrite et audiovisuelle », mais il y a des secteurs que l’on n’aurait pas pensé figurer dans ce dictionnaire : grandes écoles (635), joueurs (p 713), prostitution (p 789), etc., si on ne connaît pas le légendaire franc-parler (précisément !) de Pierre Perret.