
Jean Giono, L’homme qui plantait des arbres
2002, Gallimard Jeunesse, Lu en numérique (13 pages).
L’homme qui plantait des arbres s’appelle Elzéar Bouffier. C’est un homme simple, un berger. L’auteur fait de ce très court récit un témoignage clair. Je reprendrai donc très largement ses propres mots.Sur un sol dont il n’est pas le propriétaire terrien, « il planta ainsi cent glands avec un soin extrême ». Sans moyens techniques, « Depuis 3 ans il plantait des arbres dans cette solitude. Il en avait planté cent mille. Sur les cent mille, vingt mille étaient sortis. Sur ces vingt mille il comptait encore en perdre la moitié (…). Restaient dix mille chênes qui allaient pousser dans cet endroit où il n’y avait rien auparavant » (p 6).
Ce n’était ni un dada, ni une lubie de vieux fou, « Il avait jugé que ce pays mourait par manque d’arbres. » (p 6). Dans L’Arbre-Monde de Richard Powers, Douglas fait la même chose jusqu’à ce qu’il apprenne le revers de son action.
Ici, il n’y a pas de contrepartie négative. Giono montre que les hommes peuvent aussi être des dieux dans d’autres domaines que la destruction. Les guerres de 1914 puis de 1945 passent et Elzéar plante encore. Avec les arbres, l’eau réapparait (p 8) et la vie revient, les familles s’installent, les villages prospèrent à nouveau. Il y a là des échos de Regain dans la trilogie de Pan, du même auteur.
Le berger poursuit son œuvre avec obstination et une générosité désintéressée jusqu’à sa mort, à 87 ans, malgré quelques contrariétés de la part des Eaux et Forêts qui finirent par le laisser en paix.
La conclusion s’impose, à laquelle je n’ajouterai rien : « Quand je réfléchis qu’un homme seul, réduit à ses simples ressources physiques et morales, a suffi pour faire surgir ce pays de Canaan, je trouve que malgré tout la condition humaine est admirable. » (p 12).
Citation:
– 12: “Quand je réfléchis qu’un homme seul, réduit à ses simples ressources physiques et morales, a suffi pour faire surgir ce pays de Canaan, je trouve que malgré tout la condition humaine est admirable.”
NB. “Dans le récit biblique, Canaan désigne la Terre promise aux Hébreux, par Dieu (Yahweh) à Abraham”.
Ce titre fait partie de ma liste “Titres d’ordre végétal” ici
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