
Anton Tchékhov, La cerisaie
Pièce vue à Paris et relue. PDF téléchargeable en ligne sur bouquineux.com. Pièce complète sur YouTube ici (1904), titre original : Вишнёвый сад. 1901. Comédie en 4 actes.
Domaine ancestral de Mme Ranevskaïa, en Russie, début du XXe siècle, au mois de mai, “cerisiers déjà fleuris” (acte I).
Lioubov est de retour de Paris après cinq ans d’absence avec sa fille Anya (ou Ania). Le domaine est en perdition et l’argent manque. Il devrait être vendu avec le verger de cerisiers pour rembourser les dettes de la famille qui continue de vivre grand train. Il y aurait bien une solution mais elle entraînerait la destruction de leur immense verger de cerisiers tant aimé.
Puis l’été arrive (Acte II) et la famille discute encore du destin incertain de la cerisaie.
Des histoires d’amour, notamment entre Douniacha, Epikhodov et Yasha d’un côté et entre Anya et Trofimov de l’autre viennent compliquer la situation.
Cependant la vente de la Cerisaie s’organise au milieu d’une fête générale et coûteuse. Lopakhine en est l’acheteur et décide de détruire le verger de cerisiers à la hache. Malgré la détresse de la famille, le déménagement définitif se met en place. Lopakhine accepte de repousser la destruction du verger tant que ses anciens propriétaire sont encore dans les lieux.
On assiste donc au départ de la famille alors que Firs, un valet de chambre de 87 ans se retrouve bloqué derrière une porte fermée. Il est porteur des traditions, des privilèges et repousse la modernité. Son oubli par la famille signe la décadence d’une société archétypale et la mort (supposée à venir) de Firs est emblématique de la fin d’une ère.
Les cerisiers sont abattus.
Est-ce la mort de Grisha, qui a poussé Lioubov à quitter la Russie ou leur incapacité à laisser le passé derrière eux pour commencer une nouvelle vie qui a entraîné la chute du domaine ? La tragédie quelle qu’elle soit engendre un renouvellement nécessaire et Ania s’exclame : “– Adieu, la maison ; adieu, la vie ancienne !” à laquelle répond Trofimov :” – Bonjour, la vie nouvelle !…”( Acte 4).
La pièce oscille donc entre comédie et tragédie, et les intentions de l’auteur sont parfois différemment interprétées par le jeu des acteurs.
Citation :
“La vie a passé comme si je n’avais pas vécu”. (Firs).
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