
Fred Kassak, Les fins mots de l’histoire
Le léopart Masqué, 2008, 158 pages
Dans sa présentation, Fred Kassak prévient que “sans faire preuve d’une quelconque outrecuidance” il pense (il utilise le “nous” royal) avoir réussi à “instrui[re] le lecteur en lui épargnant tout effort intellectuel susceptible d’excéder ses possibilités”.
Je vous laisse juge de la docte diligence qui augure des pensées calées que l’auteur nous offre si utilement, n’ayant de pareille que celle que nous mettons à parcourir son ouvrage.
Ce petit fascicule est compartimenté en chapitres allant de la philosophie à l’art culinaire, et traitant de toutes les époques au gré de l’humeur de son auteur, de sa verve et de sa causticité.
Quelques dessins au crayon noir viennent souligner de temps en temps le propos.
Des petites histoires de la grande et des anecdotes inconnues (ou peu), des jeux de mots, des calembours en veux tu en voilà, l’humour fuse et laisse parfois perplexe. Mais qu’à cela ne tienne, il faut chercher le fin mot de l’histoire, comme on dit!
Et Fred Kassak n’oublie de faire référence au Dictionnaire des idées reçues de Flaubert en lui ajoutant un Addendum. C’est une perle dans l’esprit flaubertien, à ne pas manquer.
Citations:
– page de garde : “Quand ce qui prête à rire donne à penser.”
– p 17 : “En 1679, un religieux anglais de retour d’un long périple sur un navire marchand et qui avait partagé les épreuves de l’équipage, prononça devant le Parlement une harangue qui fit une telle impression qu’on ne parla plus que de “l’abbé à scorbut.”
– p 72: “Le mot de [Léonard] de Vinci à François 1er accouru à son chevet: “Ne vous dérangez pas, Sire, je ne fais que passer!” lui fut soufflé par le grand humanisme [d’]Erasme”. (Chapitre “Mots de la fin”)
– p 82 : “Après avoir discuté le coup un petit quart d’heure avec le jeune Jean-Paul Sartre, André Gide confia à Pierre Herbart : “Ce garçon a de la largeur d’esprit, de la hauteur de vue et beaucoup de profondeur: tôt ou tard, il composera un volume”.