Les petites moustaches, 2020, 71 p

Ramona, la girafe est interrogée par le commissaire. Bouly le lion a été dévoré et tout, notamment Sharon la compagne du roi des animaux, accuse l’ongulée (Mammifère dont la dernière phalange du doigt ou des doigts est enveloppée d’un sabot). 
Le vocabulaire est familier (chouïa, enguirlander, etc.) et accessible, à part quelques mots comme “ongulée” et “genu valgum” (« genou cagneux » ou « genou en X » : déviation vers l’extérieur de l’axe du membre inférieur avec saillie du genou en dedans : les deux genoux se touchent alors que les chevilles sont écartées).
Le ton, oral avec bruitage des cris d’animaux – rappelons que c’est un interrogatoire et que ce sont des animaux ! – relève d’un langage moderne et d’un style humoristique. 

L’histoire raconte la séduction du lion, l’amour naïf de la girafe et la jalousie de la lionne. Serge Pillière et Dentu l’adjoint (noms bien trouvés) enquêtent sur des apparences trompeuses et sur le principe de qui mange qui ? ou de l’arroseur arrosé. En définitive, le piège de cette idylle contrenature se referme à cause du non dit. Est bien pris qui croyait prendre…
C’est un petit marivaudage anthropomorphique tout à fait amusant bien que l’on puisse se demander à quel âge et à quel public il s’adresse ? Les enfants avant dix ans ne comprendrons pas les quelques mots “savants” mais s’amuseront des péripéties. Ceux d’après, apprécieront la parodie policière mais les personnages ne sauront peut-être pas les retenir ? Quant aux (grands) parents, enseignants, professionnels du livre, ils jaugeront les sous-entendus et s’adapteront à leur cas de figure.
D’ailleurs, l’éditeur ne mentionne pas d’âge et l’exergue est dédié à un rejeton, girafeau ou autre, de la part d’une maman-girafe ou autre…

Citations:
p 54 : “En conclusion, monsieur l’agent lieutenant sergent laissez tomb, je plaide le crime passionnel.”(sic)
p 68 : ” En somme, à trop déguiser son amour en haine, Bouly aura fait haine l’amour de Ramona…”