
Buffon à Buffon
Le village de Buffon est situé dans le département de la Côte-d’Or en région Bourgogne-Franche-Comté et fait partie de la seigneurie puis du comté de Buffon, terre du naturaliste Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon, dit Buffon.
Buffon a écrit L’Histoire Naturelle, générale et particulière, avec la description du Cabinet du Roi.
C’ est une collection encyclopédique scientifique française publiée entre 1749 et 1804 qui s’inscrit dans le Siècle des Lumières.
Si L’Histoire naturelle décrit les minéraux, une partie des animaux (quadrupèdes et oiseaux), l’ouvrage n’est pas seulement scientifique, il s’accompagne d’une Théorie de la Terre et de Discours et de suppléments à portée plus philosophique ou morale comme : les Époques de la nature, le style (Discours prononcé à l’Académie française le jour de sa réception le ) et l’arithmétique morale.).
Ses trois premiers volumes lui ouvrent les portes de toutes les grandes académies européennes.


Son intention étant d’être accessible par le plus grand nombre, il s’applique à vulgariser son travail tout en soignant son style.
Doué d’un certain lyrisme (qu’il revendique par ailleurs), il est considéré à l’époque comme un grand écrivain et même un grand poète, sachant que l’Histoire naturelle rivalise avec l’Encyclopédie de Diderot.
Car son approche est celle d’un humaniste, d’un penseur et d’un philosophe.
C’est un disciple de Locke. Il a confiance en la raison humaine et un inlassable travailleur
Sur ses terres, non loin du village de Buffon à environ 7 km de Montbard, il commence à édifier (à l’âge de 60 ans) une grande forge ( à proximité du canal de Bourgogne). Elle est située au bord de l’Armançon qui alimente les roues à aubes et apporte la force hydraulique nécessaire aux machineries.

La Grande Forge est une « usine intégrée ». C’est à dire que pour optimiser la fabrication, le domaine concentre dans le même lieu les installations industrielles, les habitations ouvrières et la demeure du maître et des régisseurs.
Les bâtiments s’ordonnent autour du travail bien sûr ( le haut fourneau, remises et magasins de fer) mais prévoient aussi bien les aspects de la vie domestique avec une boulangerie, un potager, une orangerie, un colombier, et une chapelle.
Cet ensemble industriel m’a fait penser aux grandes utopies du XIXe dont le familistère de Guise est un exemple. C’est un « établissement où plusieurs familles ou individus vivent ensemble dans une sorte de communauté et trouvent dans des magasins coopératifs ce qui leur est nécessaire ».
Le familistère a été construit par Jean-Baptiste André Godin (voir article dédié).

Par ailleurs, j’ai ressenti le côté “lyrique” du comte de Buffon dans la mise en scène du travail de la forge. En effet, un escalier majestueux avec deux balcons permet aux invités de marque d’admirer la coulée du métal en fusion en toute sécurité.
Le spectacle des éléments naturels (la fusion) s’accompagne de la valorisation du travail industriel (la transformation) pour la plus grande gloire du maître de l’ouvrage: le comte de Buffon !
