
Stéphane Hessel, Indignez-vous !
indigènes éditions 2010, 29 p
C’est une dizaine pages (de texte) pour le cri du cœur d’un ancien résistant ayant participé à l’élaboration de La Déclaration des Droits de l’Homme en 1948.Il rappelle qu’« il nous appartient de veiller tous ensemble à ce que la société reste une société dont nous soyons fiers » en vue de « l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale ».
Devant la régression amorcée récemment, il appelle à l’indignation (d’où le titre de cette « lettre aux français ») et à l’engagement, car la pire des attitudes reste celle de l’indifférence.
Il sollicite la responsabilité de tous à préserver les droits – pas internationaux – mais universels, à affronter l’ « ouragan destructeur » de la machine financière afin d’établir un « état démocratique idéal » réduisant l’écart qui s’accentue entre les richesses.
Son indignation se porte alors plus précisément sur le cas de la Palestine. Il réprouve le fait que « des juifs puissent perpétrer eux-mêmes des crimes de guerre [sans] tire|r] les leçons de leur propre histoire » (p 18). (Rappelons que son père était juif allemand). Car si Stéphane Hessel « comprend » la violence, il ne l’excuse pas, étant foncièrement convaincu que « la non-violence est un moyen plus sûr de la faire cesser » (p 19). Mais pour ce faire, il convient de ne pas « transiger » sur les droits ni d’« accumuler trop de haine » (p 20).
Le danger devenant plus prégnant avec l’interconnectivité consumériste et compétitive, à la morale amnésique et méprisante, ayant propension à l’acculturation, la conclusion de Stéphane Hessel est écrite en lettres majuscules : il faut CRÉER pour RÉSISTER.
Ecrit dans une langue simple, fluide et bienveillante, ce bref discours touche et entraîne à en suivre les conseils.
Citation :
« Il ne faudrait pas ex-aspérer, il faudrait es-pérer. L’exaspération est un déni de l’espoir »(p 18).