
Fred Vargas, Pars vite et reviens tard
2020, J’ai lu 2004, 347 p.
Avec son style et son aisance personnels, Fred Vargas nous plonge dans une énigme où l’érudition (et le moyen âge) est (encore) à l’honneur.D’ailleurs, l’enquête fait de nouveau appel (mais plus brièvement) à Vandoosler et les évangélistes (p 155) personnages principaux dans Debout les morts.
De même, on peut retrouver une certaine récurrence sur certains points sans que cela ne gâche l’intrigue : dans Quand sort la recluse, les araignées représentent l’arme du crime lorsqu’ici, les puces sont supposées propager l’épidémie. Quant au forfait premier, on retrouve le viol et la dégradation de l’identité suivi de la vengeance comme motif des crimes.
Mis à part ces quelques remarques, l’enquête est menée par un commissaire loin du stéréotype du policier hâbleur ou gros-bras, et son flegme ne perd rien de la sagacité nécessaire à la résolution d’une affaire compliquée.
Cito longo tarde ou Cito, longe fugeas, et tarde redeas ( fuis vite, longtemps et reviens tard), la citation d’où est tiré le titre du livre est attribuée le plus souvent à Hippocrate et parfois à Galien. C’est le célèbre « remède des trois adverbes » : « Vite, loin, longtemps », le meilleur conseil pour échapper à une maladie devant laquelle on est impuissant.
En 1920, la « maladie n°9 » est censurée. C’est la peste qui tue encore (plus faiblement, il y a moins de cas). C’est elle qui sera le vecteur du drame…avec la désinformation et la superstition!