
Henry James, Daisy Miller
Folio, 106 p
Une jeune américaine débarque en Europe (Suisse puis Italie). Elle s’ennuie entre sa mère malade et son petit frère capricieux. Elle rencontre un jeune compatriote qui tente de l’avertir contre le jugement de la société très « sélect » à laquelle elle voudrait s’intégrer. Mais n’écoutant aucun conseil et ne faisant aucun compromis, elle continue à « circuler » et donc à « s’afficher » avec les hommes.
Cet autre Portrait de femme réalisé montre combien « l’innocence » est un concept de bienséance et de chasteté dont dépend la réputation des filles à marier, que la société, sinon la mère, contrôle. Daisy Miller n’est ni naïve ni pervertie mais sa curiosité, son appétence à la conversation et son besoin de mobiliser son énergie à faire quelque chose (sa mère reste dans sa chambre et son frère veut rentrer en Amérique) la pousse à vivre selon son idée. Cependant, elle va « trop loin » même pour Winterbourne qui est pourtant plus « libéral » : « il lui était pénible de voir tant de beauté, de grâce et d’innocence voué aux catégories du dérèglement » (p 91).
En 1878, la fin ne peut être que tragique pour la jeune fille !
Daisy Miller représente une jeune Amérique audacieuse face à une vieille Europe qui tente de l’assimiler.