
Jean Anouilh, Le voyageur sans bagage et Le bal des voleurs
Folio, 218 p
J’ai beaucoup aimé Le voyageur sans bagage (théâtre): un homme amnésique retrouve un passé qui ne lui plait pas. il le refuse et se donne une autre chance en adoptant une nouvelle famille sans souvenirs et sans à priori.
Pendant sa longue absence, l’homme a changé et prend un nouveau départ. Il sait qu’il ne manquera pas tant que ça à sa véritable famille et qu’il peut offrir à la nouvelle la possibilité d’un avenir meilleur. Le thème est donc la mémoire, la linéarité de la vie avec des actes inchangeables, des structures fixes. Néanmoins, il rejette la voie du changement non pas parce qu’il pense qu’on ne peut pas changer : la preuve ! il a changé, non pas par lâcheté devant le devoir de ré-endosser ses anciennes fautes mais plus par désir de paix d’un côté et de la possibilité de faire (enfin) une bonne action en aidant le petit « oncle » et en s’aidant lui-même à devenir meilleur. Il y a bien entendu la critique de la famille (car la faute ne vient pas que de lui) ; de l’éducation, de la société.
Le bal des voleurs (comédie ballet) est aussi une critique de la société : qui vole qui ? Le ton est humoristique et le ballet des honnêtes gens et des voleurs véritables fait s’entrecroiser les intérêts et les insuffisances de chacun.