
Dublin, Joyce, Wilde et Beckett…
Dublin : une capitale à taille humaine (pour pieds humains aussi) avec des couleurs (malgré un temps un peu gris mais pas pluvieux, tant mieux !), de l’activité de jour comme de nuit (un peu beaucoup, parfois !) et un grand attachement des irlandais à leur héritage (Viking, Celtique), à leur histoire (religion, famine, rébellion) et à leur jeune république (1922).
Trinity College de Dublin.
The book of kells est le premier témoignage de l’art calligraphique et de l’enluminure du IXème siècle.
Le manuscrit retrace grâce à des ornementations le récit des quatre Evangiles du Nouveau Testament.
La magnifique bibliothèque se trouve au dessus de la salle réservée au livre de Kells. (Attention, elle ferme partiellement pour nettoyage régulier).
La prison de kilmainham Gaol.
Des rebelles, initiateurs de l’indépendance dont quelques noms sont célèbres: Connelly, etc.
L’architecture m’a rappelé l’Alcatraz à San Francisco…
et également le Familistère à Guise…
(voir article )
La visite parcours les couloirs où s’entassèrent les plus pauvres, en surnombre, quelques cellules, la cours centrale et la place où furent fusillés les insurgés avec la plaque commémorative. Le tribunal.
Une histoire romanesque derrière les barreaux : Joseph Plunkett, exécuté en 1916 suite à sa participation à l’Insurrection de Pâques en 1916 épouse Grace Evelyn Gifford Plunkett, une nationaliste irlandaise, artiste et grande figure de la lutte pour l’indépendance. Ils se marièrent dans la chapelle de la prison avant l’exécution du lendemain. On peut voir par l’œilleton la peinture murale qu’elle a réalisée pendant sa captivité.
Une virée aux falaises de Moher : un paysage à pic, et un «stack» (une aiguille creuse ou pas? qui me rappelle celle d’Etretat).
Elle s’écroulera sans doute un jour, mangée par les vagues.
Partout, des cailloux, des pierres grises et de la rocaille dont sont fait les grandes bâtisses.
Pour les petites : toit d’ardoise et un plain-pied blanc, le tout posé sur une campagne verdoyante.
Galway est une petite ville sympathique proche des îles d’Aran et du Connemara.
Une ambiance pittoresque et vivante.
Ne manquez pas d’acheter un superbe pull, bonnet/échappe ou autre article tricoté avec les laines d’Aran typiques de la région, ou une bague en argent emblématique…si vous êtes adepte du shopping local.
En traversant le pont sur la Liffey, on arrive à Temple Bar, quartier populaire et animé.
Je recommande l’irish stew et les danses celtiques (avec et sans musique) ; les pubs (surpeuplés ou plus calmes) ; pas forcément la Guinness (au goût si particulier), la Smithwick est plus légère par exemple (affaire de goût, bien sûr) ; l’artisanat (un peu trop touristique mais typique) ; quelques musées pour ceux qui prennent le temps… (le musée des écrivains, le centre James Joyce, la bibliothèque de Trinity College et le livre de Kells, la bibliothèque nationale et l’exposition sur Yeats, etc.), et ne manquez pas de regarder le Street Art qui fleurit sur les murs…
Enfin, j’ai rencontré des roux et des rousses dont la chevelure flamboyante ravivait un ciel gris: une couleur puissante et sensuelle, sans aucun doute!
Molly Malone est un personnage fictif issu d’une chanson populaire irlandaise « Cockles and mussels »(les bucardes et les moules), devenu l’hymne officiel de la ville irlandaise de Dublin.
Cette chanson tragi-comique dont l’air parcourt les rues raconte l’histoire d’une jeune et belle poissonnière vendant chaque jour ses poissons, ses coques et ses moules dans les rues de la ville, jusqu’à périr d’une forte fièvre:
In Dublin’s fair city
Where the girls are so pretty
I first set my eyes on sweet Molly Malone
As she wheeled her wheelbarrow
Through the streets broad and narrow
Crying “cockles and mussels, alive, alive, oh”
Alive, alive, oh
Alive, alive, oh
Crying “cockles and mussels, alive, alive, oh”
She was a fishmonger
And sure, t’was no wonder
For so were her mother and father before
And they wheeled their barrow
Through the streets broad and narrow
Crying “cockles and mussels, alive, alive, oh”
Alive, alive, oh
Alive, alive, oh
Crying “cockles and mussels, alive, alive, oh”
She died of a fever
And sure, so one could save her
And that was the end of sweet Molly Malone
Now her ghost wheels her barrow
Through the streets broad and narrow
Crying “cockles and mussels, alive, alive, oh”
Alive, alive, oh
Alive, alive, oh
Crying “cockles and mussels, alive, alive, oh”
Alive, alive, oh
Alive, alive, oh
Crying “cockles and mussels, alive, alive, oh”
Paroles de Molly Malone © Public Domain
En prévision de cette escapade, j’ai tenté de relire Ulysse de James Joyce.
J’avais tenté une première fois en anglais dans le texte et j’avais abandonné. J’ai pensé que mon anglais n’était pas à la hauteur et j’ai donc acheté la traduction. J’ai commencé à le lire en français donc et j’ai du mal à m’accrocher… Dommage, j’avais aimé Dubliners et Portrait of the Artist !
Quoiqu’il en soit, je suis allée voir sa statue, le centre James Joyce et le Musée des écrivains irlandais où il est également représenté avec Wilde, Beckett notamment, et les auteurs que les français connaissent moins.
J’ai relu aussi Oscar Wilde, Le crime de lord Arthur Savile : un crime par anticipation qui se retourne contre celui qui l’a annoncé; Le sphinx sans secret (et sans intérêt vraiment); et le Portrait de Mr W. H. : une enquête littéraire et historique où la passion trouble la vérité.
Les aphorismes de Wilde fleurissent sur la pierre:
Une exposition à la bibliothèque nationale présentait le poète Yeats. Très bien aménagée, la visite fait découvrir des aspects inconnus de cet artiste.
Sur Samuel Beckett :
Sur ses vies “silencieuses” : ici
Sur son oeuvre protéiforme : ici
Sur son théâtre et la destruction du théâtre classique ici
Sur l’art moderne, son intérêt pour la peinture et notamment l’art contemporain, mais aussi son œuvre télévisuelle : ici