
George Sand, Lélia
Gallimard, 600 p
Je connaissais Sand de manière scolaire sur un registre champêtre : La mare au diable, François le champi, etc. Je ne connaissais pas ses romans que l’on a dits “plus engagés”. Un peu comme Colette. On connait les Claudine qui ont fait scandale à l’époque. Mais quand on l’étudie (si on l’étudie) à l’école, c’est pour parler de ses Dialogues de bêtes ou de Sido, la mère…
Je retrouve Oberman, Vigny, Roméo et Juliette et Le moine de Lewis… mais je découvre de nouveaux aspects dans Lélia : poésie, fin de siècle, désespoir…et je retrouve Nodier…
Et toujours le combat entre religion et athéisme, entre l’amour et le scepticisme…
Ce livre me fait un peu penser à Corinne ou L’Italie de Mme de Staël. Lélia et Corinne sont deux grandes figures féminines avec des qualités intellectuelles au dessus de celles du “commun” des femmes (!?).
Au lieu de les rendre heureuses grâce à un épanouissement naturel et une réussite sociale, ces atouts les rendent au contraire malheureuses car elles sont (perçues) comme froides (malgré l’amour qu’elles portent à leur prétendant), désespérées du genre humain et de la société (parce qu’elles ont des qualités “masculines” selon leurs propres mots) et déclassées en fin de compte (car elles s’isolent)… Je pense à Mme de Genlis, La femme auteur.
Le style reste un peu difficile pour un.e lecteur/trice moderne mais il y a de beaux moments d’écriture. J’ai été surprise aussi car je ne m’attendais pas à un échange de lettres.