
L’Italie, Shakespeare à Vérone
A Vérone, j’ai marché dans les pas de Shakespeare et de Roméo et Juliette, visité la maison et je me suis fait photographier sur le balcon (comme les milliers de touristes à Vérone). Puis je me suis rendue devant le porche de la maison de Roméo et à la crypte où se trouve le tombeau de Juliette.


Je me suis alors demandée comment il aurait pu en être autrement, pour Juliette et pour Roméo, si Shakespeare en avait décidé autrement.
J’imaginai une solution alternative à chaque étape et je refis la pièce à mon idée :
Le destin des personnages aurait-il pu être moins inéluctable que celui que leur a réservé l’auteur ?
Le drame est souvent engagé par une décision trop rapide ou un malentendu, un incident fortuit ou une réaction imprévisible. Shakespeare a mis en place les prémisses de l’erreur, de la faute, de la malchance, de tous ces défauts qui conduisent à la tragédie. Le lecteur, en spectateur, peut anticiper les conséquences, en fonction de son investissement dans l’intrigue et de l’analyse qu’il peut en faire. En revanche, le personnage en pleine action est aveugle et sourd, incapable de prudence à long terme et imperméable au danger qu’il encourt (comme dans la vie).
Roméo et Juliette sont des adolescents (Juliette n’a que treize ans mais à son époque, elle est en âge d’être mariée). Ils témoignent de la fougue de la jeunesse que l’auteur place précisément en contradiction à la rigidité des gens mûrs, à l’intolérance des adultes.
En étant plus attentif aux comportements et aux avertissements (plus ou moins éloquents dans le texte, je l’avoue), ne pouvait-on pas enrayer un engrenage fatal au lieu d’y être irrémédiablement entraîné?
Shakespeare aurait pu écrire une autre fin à son histoire, s’il n’avait pas décidé d’en faire un drame.
Combien de possibilités a-t-il écartées pour imprimer, par la force de l’écriture, un destin et une morale à cette pièce qui restera la tragédie la plus populaire des siècles durant ?
