
Rimbaud à Charleville-Mézières
Juillet 2016 : une balade dans la ville m’a permis de découvrir les lieux fréquentés par Arthur Rimbaud durant son enfance et son adolescence.J’ai commencé bien sûr par le musée et la maison des Ailleurs, maison d’adolescence du poète, sa maison natale, le collège qu’il a fréquenté, l’ancien institut Rossat, le square de la gare qui lui a inspiré le poème “A la musique” et pour finir le vieux cimetière où il a été inhumé en 1891. Mais je n’ai pas oublié de traverser la grande place majestueuse, ni d’assister à l’ouverture du petit théâtre.




Le musée est installé dans un ancien moulin situé sur les bords de la Meuse.
Le scandale du “poète maudit” est loin et le génie est réhabilité. La ville s’enorgueillit aujourd’hui d’avoir vu naître Arthur Rimbaud.
En juillet, sous le soleil triomphant les lieux paraissent toujours plus plaisants. Mais l’hiver est sombre dans les Ardennes.

Quelques phrases de Rimbaud se mélangent à celles d’autres poètes:
“Le monde a soif d’amour: tu viendras l’apaiser”, sur l’une,
“La vie est la farce à mener par tous”, sur l’autre,
“J’écrivais des silences, des nuits, je notais l’inexprimable.
Je fixais des vertiges”, sur une troisième, etc.
Une mise en scène pratique et esthétique bien que l’éthique m’est gênée pour m’asseoir sur des paroles poétiques…

La tombe dans le vieux cimetière Celle de sa famille
A l’école, on a tous appris Le bateau ivre, Le dormeur du val et Voyelles, par exemple. Voici L’éternité pour rendre à Arthur Rimbaud un éternel hommage:
L’Éternité
Elle est retrouvée.
Quoi ? – L’Éternité.
C’est la mer allée
Avec le soleil
Ame sentinelle,
Murmurons l’aveu
De la nuit si nulle
Et du jour en feu.
Des humains suffrages,
Des communs élans
Là tu te dégages
Et voles selon.
Puisque de vous seules,
Braises de satin,
Le Devoir s’exhale
Sans qu’on dise : enfin.
Là pas d’espérance,
Nul orietur.
Science avec patience,
Le supplice est sûr.
Elle est retrouvée.
Quoi ? – L’Éternité.
C’est la mer allée
Avec le soleil.
Arthur Rimbaud
Vers nouveaux
NB: orietur : “se lèvera, naîtra”. Dans le vers “nul orietur”, il signifie : “rien n’apparaîtra”
