
Pierre Mac Orlan à Saint Cyr sur Morin
Pierre Dumarchey, élu à l’Académie Goncourt et Commandeur de la Légion d’Honneur se marie le 8 avril 1913 avec Marguerite Luc, rencontrée au Lapin Agile à Montmartre. La mère de Marguerite, Berthe Luc achète la maison d’Archet à Saint Cyr sur Morin et Mac Orlan (pseudonyme pris autour de 1900) y séjourne l’été avant de s’y installer définitivement en 1926-27.
Entrer dans l’intimité de l’écrivain, c’est parcourir les escaliers étroits, le jardin au bord du Morin, circuler autour du mobilier, observer les effets personnels de l’écrivain, admirer (ou pas) les peintures et les tapisseries d’époque qui conservent à la pièce son côté authentique, sentir l’odeur du tabac qui flotte encore et écouter les voix qui semblent nous parler… L’atmosphère est restée la même, le temps s’est arrêté.
On arrive par la cuisine traditionnelle à rideaux à carreaux rouge située en sous-sol. Puis on entre dans le salon avec sa cheminée briarde et les objets témoignant de l’univers et des goûts de l’écrivain . On y entend la voix de Pierre Mac Orlan. Les murs sont couverts d’images à sujet militaire.
Un escalier étroit monte jusqu’à la salle de bain. Puis deux chambres: la première est l’ancienne chambre du couple qui a été reconvertie en bureau de travail “nocturne” à la mort de Marguerite (en 1963) et la seconde était initialement une buanderie mais est devenue la chambre de Pierre Mac Orlan. Il y mourut en 1970 et il est enterré dans le cimetière du village, une tombe simple qui passe (presque) inaperçue.
Enfin, on arrive dans le grand bureau. Mac Orlan y recevait ses amis, ses connaissances et y tenait ses réunions professionnelles. Le « coin salon » devant le bureau a gardé la personnalité de l’écrivain. Tout est resté “dans son jus”: un air d’autrefois, à la campagne.
Le musée de la Seine-et-Marne, installé dans l’ancienne auberge « La moderne » entièrement transformée, accueille l’univers littéraire de Pierre Mac Orlan : manuscrits, éditions originales, dessins et projets liés à l’illustration de son œuvre, chansons et les films adaptés de ses romans, archives et objets personnels.
Les adaptations d’œuvres les plus importantes sont:
1935 : La Bandera, adapté et réalisé par Julien Duvivier,
1938 : Le Quai des brumes, réalisé par Marcel Carné, scénario de Jacques Prévert,
1939 : La Tradition de minuit, adapté et réalisé par Roger Richebé, scénario coécrit par Jean Aurenche,
1955 : Marguerite de la nuit, réalisé par Claude Autant-Lara, scénario de Ghislaine Autant-Lara et Gabriel Arout.
Il est le représentant du « fantastique social ». Pour ma part, j’ai lu les nouvelles intitulées : Sous la lumière froide, La pension Mary Stuart, Port d’eaux mortes, dans lesquelles j‘ai en effet trouvé du réalisme (le thème des marins, celui des ports), mêlé au “fantastique urbain” du jeu sur les lumières, les ombres, (la nuit), le brouillard, la grisaille…et quant au côté “social”, j’ai trouvé beaucoup de misère humaine.
NB: “Par vœu testamentaire, Pierre Mac Orlan a légué sa maison, ses biens et la gestion de son œuvre à la Commune de Saint-Cyr-sur-Morin. Un Comité des Amis de Pierre Mac Orlan, composé d’amis du monde littéraire et de Saint-Cyr-sur-Morin, assure le rôle d’exécuteur testamentaire de l’écrivain.”