
Marina Garcés A l’école des apprenants
2024, Editions de l’Atelier, 219 p.
Je remercie Babelio et les éditions de l’Atelier pour ce livre reçu dans le cadre de la Masse Critique.
Très érudit, cet ouvrage n’est pas très facile d’accès. Il vaut mieux avoir quelques rudiments et la volonté de continuer pour que tout s’organise. Ce n’est pas un manuel de pédagogie ni un guide pratique mais un essai. Malgré une syntaxe et un rythme que la traduction laisse filtrer et quand bien même la difficulté due à l’abstraction des concepts a été surmontée dans l’ensemble, il faut un certain temps pour se familiariser avec la pensée de Marina Garcés.
L’autrice considère l’école dans son ensemble : un lieu où l’on apprend. Il concerne donc tous les apprenants : élèves, apprentis, étudiants, adultes en formation. La question de plus en plus actuelle à l’heure d’Internet et des réseaux sociaux est alors celle qu’on doit se poser encore et toujours : qu’est-ce que nous voulons apprendre, comment et pourquoi ?
Depuis Montaigne et le célèbre passage des Essais : « Une tête bien faite plutôt qu’une tête bien pleine », la remise en cause des modèles éducatifs traditionnels s’impose comme étant nécessaire, incontournable, et implacable! L’apprentissage ne se réduit pas à l’école, il est à l’œuvre tout au long de la vie de la même manière, et c’est crucial, qu’il alimente la conscience.
L’éternel débat/combat entre la connaissance et l’intelligence prend une tournure nouvelle si l’on intègre le non savoir, la mémoire et l’imagination. C’est pourquoi l’autrice propose un lieu où apprendre ce n’est pas « fais comme moi mais avec moi » dans la perspective d’un avenir toujours en construction.
Citations :
– p 105 : « Le regard anthropologique de [Roger] Bartra situe la genèse de la conscience dans un entre-deux et offre la possibilité d’être soi-même comme un effet relevant tout autant de l’évolution que de l’interaction. »