
Michael Jakob, Des jardins et des livres
2018, MétisPresses Grand format, 460 p.
Voici un magnifique livre d’art richement illustré (628 images), dont le prix est justifié par le soin apporté à l’iconographie et à la qualité des textes.
Ce volume recouvre le catalogue de l’exposition homonyme réalisée par la Fondation Martin Bodmer du 28/04 au 09/09/ 2018. Il est formé de neuf essais et de 174 notices. Sous la direction de Michael Jakob, professeur et auteur de nombreux ouvrages sur le paysage, les jardins et l’art, les textes sont approfondis et brillamment écrits.
La première partie regroupe des éléments géographiques, historiques et techniques sur l’art des jardins, la deuxième propose des textes sur le « dialogue pluriséculaire entre l’art des jardins et le livre », le « va-et-vient incessant entre ces deux réalités artistiques, c’est-à-dire aussi bien des livres de jardin ou des manuels de jardinage que des textes littéraires à l’origine de jardins bien réels. » (M. Escola, fabula du 06/07/2018).
Des écrivains et des écrivaines entretenant l’herméneutique des jardins sont étudiés dans leurs relations quotidiennes, symboliques et littéraires avec ce thème. L’iconographie complète et soutient le propos. On y retrouve des auteurs et autrices de toutes époques : de Pline à Christine de Pisan jusqu’à Sartre ; de toutes nationalités : de Shikibu à Virginia Woolf en passant par Dante ; de tous genres : de la poésie au théâtre sans oublier le roman bien sûr.
D’une richesse d’informations et de points de vue, cet ouvrage prend une place toute particulière dans mon étude du végétal à laquelle je vous invite à participer avec vos suggestions (Voir page Projets/contact + Mes projets + Écrit en cours, ou cliquer ici).
Citations :
– p 383 : “Il existe […] dans la fiction une indéniable porosité entre les personnages et leur jardin – tout comme il y avait souvent des interactions entre l’écrivain au travail et son jardin…”
– p 431 : “Un monde dans un monde perdu,/ un petit monde,/un monde parfait,/en un temps aveugle, une petite chouette qui voit dans les ténèbres.” (p 14, The Garden, (1939) de Vita Sackville-West).