
Michael McDowell, Katie
2024, éd MONSIEUR TOUSSAINT LOUVERTURE, 480 pages.
Livre reçu dans le cadre de l’opération Masse Critique Privilégiée de Babelio dont je remercie les organisateurs et les organisatrices ainsi que les éditions MONSIEUR TOUSSAINT LOUVERTURE.
Les arguments que l’on pourrait avancer comme atouts pourraient être considérés inversement comme inconvénients.Je m’explique : ce roman, prenant place au XIXe siècle sur la côte est des États-Unis est une suite de rebondissements dans le destin de Philomela Drax, jeune femme indigente mais honnête. Les malheurs se succèdent dans une vie qui accumule catastrophes sur calamités, entremêlées à quelques bonnes fortunes, vite effacées par de nouvelles traitrises et malchances. Ce flux ne laisse aucun répit ni ennui de lecture, à moins que l’on ne soit rétif à la répétition.
L’héroïne prouve son mérite, mais démontre également que si l’argent ne fait pas obligatoirement le bonheur, le manque d’argent fait systématiquement le malheur. Si l’on voit poindre un conte de fée à la mode de Cendrillon, l’action enclenche un suspense digne d’un film d’horreur. L’une ou l’autre issue fera basculer le roman dans l’un ou l’autre camp.
On pourrait interpréter l’intention de l’auteur qui avoue en toute fin du roman : « Katie contient certains de mes meurtres les plus effroyables. C’est sans doute mon livre le plus cruel. C’était très amusant à écrire » (une post note après la page 456) comme un « pastiche totalement assumé des romans victoriens », selon les termes d’un lecteur.
Malgré la longueur du roman, les personnages sont dessinés à grands traits, le focus étant dirigé sur une atmosphère consacrée au macabre, au gore et au sensationnel. Par conséquent, le livre plaira sans aucun doute aux amateurs du genre. Quoi qu’il en soit, grâce à une langue claire et fluide, la lecture en est facile et rapide.
Enfin, c’est avec un plaisir évident qu’un grand soin a été apporté à la couverture (cf. fin du livre, après la post note). De fait, l’objectif que le livre, en main, fasse l’effet d’un ancien grimoire maléfique est atteint.
Citation(s):
– p 359 : « Ils ne sont pas rationnels… voilà ce qui m’effraie. »