
Pyun Hye-young, Le jardin
2019, Payot-Rivages/Noir, lu en numérique, 146 pages. (Coréen, titre original en anglais : « The Hole »)
Oghi est paralysé après un accident de voiture. Sa belle-mère s’occupe de lui, mais s’installant à demeure, elle découvre des écrits laissés par sa défunte fille. Son attitude change. Comme elle le répète alors, elle désire terminer ce que sa fille adorée avait commencé. À partir de là, débutent un huis clos presque mutique et une lente torture psychologique.
On apprend peu à peu que le personnage est loin d’être sans défauts lorsqu’il devient la victime d’une belle-mère vengeresse. Sans être mauvais, il a été incapable de maintenir une relation conjugale satisfaisante alors que sa femme se heurtait à des problèmes de réalisation professionnelle. Déçue, elle se replie peu à peu dans l’amertume et la jalousie que les écarts de son mari renforcent. La belle-mère perd également de sa “tenue” pour se morfondre dans les regrets et le ressentiment. La faiblesse de chacun produit des réactions hostiles entraînant un marasme irréversible.
Cette fiction psychologique à suspense, courte et tendue, se dénoue dans le trou, creusé dans le jardin.
Citations:
P 55 : « Elle s’était peut-être cramponnée aux plantes pour combler le vide de sa vie. »
P 60 : « Il détestait par-dessus tout que sa femme lui parle le langage des fleurs. Pour lui, tout ça n’avait aucun sens, un peu comme les horoscopes (…) »
P 62 : « Si Oghi n’avait pas d’affection particulière pour les différentes espèces végétales, il lui arrivait d’être émerveillé par les arbres qui poussaient tout droit au mépris de la gravité. Ce n’était pas le cas des plantes grimpantes. À s’enrouler autour des haies et des poteaux ou à chercher continuellement des supports pour pouvoir s’accrocher, elles lui faisaient froid dans le dos. »
Ce livre fait partie de ma liste “Titres d’ordre végétal” ici